dimanche 25 juillet 2010

Quand la grossesse ne dure pas 9 mois...

Je vais essayer de vous raconter mon ressenti par rapport à mon "incapacité" d'avoir pu garder mon petit bout au chaud en moi jusqu'au bout... Ma grossesse s'est super bien passée jusqu'à la 28ème semaine, j'avais une sage-femme libérale qui me suivait (comme la plupart des femmes en Nouvelle-Zélande), j'ai fait un minimum de tests, échographies à 12 et 20 semaines uniquement) car je ne ressentais pas le besoin d'en faire plus. J'ai adoré être enceinte, je me sentais belle, j'adorais qu'on m'en parle, qu'on me dise que j'étais jolie et sereine enceinte, j'adorais ma "bosse" qui grossissait et qui bougeait beaucoup. Je ne me lassais pas de la caresser, de lui parler, je me réjouissais des semaines qui me restaient à être enceinte (je voulais même que ça ne s'arrête jamais !). Je n'arrivais pas à commencer à préparer la chambre de BB, acheter des vêtements etc. Pour moi c'était déjà penser à la fin de cet état si spécial que j'adorais.

Et puis un soir j'ai eu un gros saignement, et après examen, on m'ordonne un repos complet (à la maison). BB bouge toujours autant, je me sens bien, un peu fatiguée mais bien. Je ressens au fond de moi que tout va bien malgré tout. Deux semaines plus tard, de nouveau examens révèlent que BB n'a pas grandit depuis un bon mois. Là c'est l'hospitalisation et tout devient tellement dramatique. Je suis dirigée vers ce petit lit d'hôpital, je suis branchée, je me sens malade, même si je vais très bien, cet environnement me rend mal, du coup j'ai peur. La réalisation que quelquefois la grossesse ne se passe pas si sereinement que ça arrive, et ça m'arrive à moi ! J'ai peur pour BB, pas pour moi. Je me sens coupable, qu'ai-je fait (ou pas) pour que BB ne grandisse plus ? Que puis-je faire maintenant ? Comment je n'ai pas ressenti que quelque chose n'allait pas ? Suis-je digne d'être mère ? Pourquoi nous ? Batteries après batteries d'examens, discours plus ou moins dramatiques en fonction de l'infirmière, de la sage-femme ou du docteur à qui l'on parle, il faut se rendre à l'évidence, je n'irais pas au bout de la grossesse, je n'aurais pas un accouchement comme je l'avais imaginé (mon mari, ma sage-femme, dans l'eau, tout en douceur et bonheur).

Le mot césarienne apparait dans les discours des docteurs, je commence à me documenter, je suis prête, je veux que BB s'en sorte et c'est la seule solution, seule la douleur post-opératoire me fait peur. Mais comment savoir à quoi s'attendre, il va falloir attendre et le vivre pour savoir. Je suis à 30 semaines de grossesse, tous les jours j'ai 2 monitorings, un jour ça va, un autre non, le coeur de BB nous joue des tours et on me prépare à l'éventualité d'une césarienne imminente. Quand je vois la machine de monitoring arriver dans ma chambre (je refuse qu'on la laisse à côté de mon lit) je sens mon coeur qui se met en branle, je suis persuadée que je faisais stresser mon BB malgré moi. On me disait de me détendre et de lire pendant le monitoring mais impossible, j'avais les yeux et les oreilles scotchés sur la machine, anticipant les décélérations, encourageant mon BB en lui disant que tout allait bien et qu'il fallait qu'il montre à tous les docteurs que tout allait bien, qu'il fallait qu'il reste encore un peu en moi encore. A chaque décélération je m'effondrais, pour moi c'était un échec de ma part, de mon corps, mon BB était en danger en moi, je mettais mon propre enfant en danger. A chaque décélération c'était les docteurs et les sages-femmes qui accouraient, qui regardaient la courbe du monitoring, qui pesaient le pour ou le contre "on continue, on arrête, on prépare le bloc etc ?". Quand cela arrivait les sages-femmes s'adressaient à mon BB en lui disant qu'il était vilain "you're naughty".

Mon BB déjà très fort et déterminé se reprenait à chaque fois. Je m'en voulais d'être en colère contre mon BB parfois, je m'en voulais de lui dire d'arrêter de nous jouer ces tours, qu'il nous faisait peur, j'avais peur pour lui, je lui demandais pourquoi il nous faisait ces peurs, je lui demandais aussi ce qui se passait, pourquoi ses signes de détresse ? J'aurais voulu pouvoir l'aider, mais il n'y avait rien à faire. J'ai pété les plombs un jour, un peu avant son arrivée, je n'en pouvais plus de ce stress constant, j'avais peur pour BB, qu'on n'ait pas détecté un truc grave, qu'on le laissait mariner dans cet état de danger constant, j'avais peur des éventuelles séquelles d'avoir un BB prématuré, j'ai demandé qu'on m'ouvre, au moins on saurait, on en finirait avec cette attente sans fin, mais les docteurs ne m'ont pas écouté, on m'a parlé, on a essayé de me calmer, sans trop de succès. Le but était d'atteindre au moins la 34ème semaine. Le jour des 33 semaines et 3 jours, le monitoring s'est vraiment détérioré et une échographie du cordon ombilical à montrer que BB était maintenant plus en danger à l'intérieur de moi qu'à l'extérieur. Ayant déjà eu 3 injections de stéroides pour faire développer les poumons, la césarienne a donc été programmée pour le lendemain.

Mes angoisses, outre le fait d'avoir son BB dans une couveuse couvert de tuyaux et de pansements (je reviendrais là-dessus dans un autre post), c'était l'angoisse de ne pas pouvoir toucher BB dès sa sortie, de "louper" ce premier contact, ce peau à peau où on laisse BB remonter seul jusqu'au sein, ses moments que j'imagine magiques et qui créent un lien très fort entre la maman et le BB. Les infirmières me disaient que de toute façon je le ressentirais ce lien, mais pour moi on me volait ces moments magiques, je voulais les vivre, j'angoissais de devoir laisser mon BB à une infirmière du service prématuré dès sa naissance.
Finalement on m'a donné mon BB 2 minutes après l'avoir nettoyé et avant qu'il ne parte en couveuse. Il était tout emmailloté et moi branchée de partout, je ne pouvais pas le tenir mais j'ai pu lui faire une caresse et un bisou.

Le plus difficile ensuite fut d'accepter que je n'étais plus enceinte, que la grossesse était terminée (malgré le soulagement que tout aille bien pour BB et la fin du stress quotidien). Je ressentais comme un échec de n'avoir pas été "au bout", d'avoir pris la solution de facilité en ayant une césarienne plutôt qu'un accouchement par voie basse (je n'ai pas eu le choix, BB était trop petit pour supporter un accouchement par voie basse), j'avais les larmes aux yeux quand je voyais une autre femme enceinte, j'étais limite jalouse. Je voulais continuer à sentir BB bouger en moi, ma "bosse" me manquait, je me sentais inutile et incapable.

J'ai mis un bon mois avant de ne plus ressentir cela et me sentir "maman" véritablement. Même maintenant je n'ose pas trop parler de cette aventure, je ressens toujours un malaise, je ressens toujours que ce qui est arrivé est ma faute quelque part et je m'en veux. J'aimerais un jour donner un petit frère ou une soeur à ce BB mais comment appréhender une nouvelle grossesse en sachant que ce qui vient de se passer peut recommencer ?

Baby hammock

Merci a Capucine pour cet article.


Credit photo : http://www.naturessway.co.nz

Ma fille Charlotte a 10 mois et elle dort toujours dans un hamac pour enfant.

On me l’avait prete alors je me suis dit pourquoi pas essayer. Je l’y ai mise des la naissance et elle a fait tres vite ses nuits sans interruption.

Vers ses 9 mois voyant que le hamac devenait trop petit, j’ai essaye de lui faire passer ses nuits dans un lit, le meme ou elle fait ses siestes. Mais pendant 3 semaines elle se reveillait. J’ai donc decide de la remettre dans son hamac et la je me suis vraiment rendue compte de la difference. Elle y dort comme un loir et quand elle se reveille elle se rendort toute seule.

A notre retour de vacances, je l’ai remise dans son hamac et elle a souri, sourire qu’elle n’a pas fait quand je l’avais mise dans son lit.

Quand je la vois dormir dedans, elle degage vraiment une impression de bien etre.

Le hamac permet au bebe de dormir sur le dos, donc d’eviter les risques de mort subite, et de garder une position foetale grace au support souple. On peut les bercer facilement. J’utilise le ressort, ca fait des bercements en suspension, elle adore et trouve tres vite le sommeil. Le hamac est couramment utilise en Inde et en Chine parait-il.

Voici le lien : http://www.babyhammocks.com/

vendredi 23 juillet 2010

Aides-moi a faire seul

Depuis de nombreux mois maintenant, Jules, 2 ans, aide a la cuisine tous les jours, pour preparer les repas avec sa famille, sa maman, son papa ou sa grande soeur.

Le matin, il beurre et met de la confiture ou du miel sur ses toasts seul au petit dejeuner. Il se sert du lait dans son bol lui-meme. Il aide au debarrassage de la table, comme chaque membre de la famille.
Pour la preparation des repas, il aide toujours a laver les legumes et a les couper (avec un vrai couteau !). Il observe toujours les preparations complexes avec un grand interet et lorsqu'il se sent inspire ou en confiance, il n'hesite pas a demander a faire lui-meme.
La journee, il sait se servir dans le frigidaire si il a besoin de quelque chose. Il prend regulierement un fruit dans la corbeille en guise de snack, qu'il lave et mange sans demander d'aide. Il se sert de l'eau fraiche si il a soif tout au long de la journee.

Participer aux taches d'une maison apprend a l'enfant des son plus jeune age (des 18 mois ou meme avant) l'independance, l'autonomie, la concentration mais egalement l'evaluation, la prise de decision et surtout a se sustenir seul et a prendre une confiance en lui grandement necessaire.

Jules a egalement compris qu'il ne faut pas laisser l'eau couler en continue, car c'est une ressource tres precieuse qui est epuisable. Il utilise aussi souvent une petite bassine pour economiser l'eau qu'il utilise en fin de tache pour arroser les plantes.

lundi 19 juillet 2010

Obéir

J'entends : "mon fils ne veut pas obéir, j'en ai marre, il est têtu". Et vous aimez-vous obéir ? Parce qu'il s'exprime avec des images qui me parlent, je laisse la parole à Monsieur FREINET :


"La nature est ainsi faite : nul n'aime obéir passivement.

Quand, tout enfant, je suivais mon âne, il m'arrivait de vouloir le faire passer là où, on ne sait pourquoi, il n'acceptait pas d'aller. Je le tirais... je le tirais... Et plus je le tirais, plus il tirait en sens inverse. Je lâchais le licol, je passais par derrière, et v'lan ! à coups de bâtons !... L'âne démarrait, faisait quelques pas pour me laisser croire qu'il s'était rendu à mes raisons, puis, brusquement, repartait au galop dans la direction qui l'attirait.

On dit l'âne têtu... Le plus têtu est encore bien docile !

Essayez de pousser un chevreau dans un sentier ou dans un parc. La bête sent un danger, comme si elle était au bord d'un précipice. Plus vous poussez, plus elle réagit pour s'opposer à vos efforts. Cela fait partie de l'instinct de conservation et de défense des êtres animés.

L'homme ne fait pas exception. Il y a, certes, l'individu habitué au troupeau, plié à l'obéissance, domestiqué au point d'en avoir perdu cette réaction vitale qui est sa dignité.

Mais l'enfant est neuf encore. Il réagit comme le chevreau. S'il sent seulement que vous voulez l'orienter dans une certaine voie, son mouvement naturel est de foncer dans le sens opposé.

Si vos efforts, sont visibles, obstinés, si vous le tirez ou le poussez, il s'opposera jusqu'à la violence.

Si vous parvenez à le contraindre, par la force ou par la ruse.. il fera comme l'âne, il tournera bride à la première occasion.

Votre premier mouvement, quand quelqu'un vous pousse, n'est-il pas de résister à la pression et d'essayer de la vaincre ?

Le vieux pédagogue, le philosophe obstiné savent peut-être tout cela. Mais ils objectent : dans la vie on ne fait jamais ce qu'on veut... qu'ils apprennent d'abord à obéir !

Et ils ne se rendent pas compte que, ce faisant, ils sont aussi illogiques que le menuisier qui s’ obstinerait à travailler son bois à contre-fil, parce que c'est le bois, n'est-ce pas, qui doit se plier à la volonté de l'artisan, ou que le pâtre qui serait fier d'avoir habitué ses chevreaux à pénétrer passivement dans le parc sombre où le boucher viendra les choisir."

Célestin FREINET

Source autorisee :
http://www.freinet.org/icem/archives/benp/benp-47/benp-47.htm

mercredi 14 juillet 2010

bébés!

samedi dernier, je suis allée voir le documentaire bébés avec ma grande fille charlotte, qui a 13 ans 1/2. c'était notre rendez-vous mensuel en tête à tête.

ce film suit 4 enfants de quatre pays différents (japon, états-unis, mongolie, namibie) de la naissance à l'acquisition de la marche. il n'y a pas de voix off pour commenter, seulement de la musique et les voix des personnes filmées. ce qui permet je trouve de ne pas porter de jugement sur les comportements des parents, mais de constater simplement comment ils s'occupent de leur enfant.
j'ai beaucoup aimé voir ces bébés évoluer au sein de leur famille. noter les différences.
avec le concept du continuum en tête, j'ai observé la maman africaine travailler avec son bébé sur le dos, le petit garçon mongolien explorer la steppe aux alentours sans garde rapprochée et se retrouver entouré d'un troupeau de vaches.

il y a des choses qui frappent : le fait par exemple que les enfants nés dans des pays occidentalisés soient très sollicités, par le biais d'ateliers avec les parents (chant, gym...) en dehors de la maison. les bébés de mongolie et de namibie ne reçoivent pas ce genre de choses, mais sont stimulés par leurs pairs, par les animaux domestiques, par les travaux de la maisonnée.
en ce qui concerne l'alimentation, tous les bébés reçoivent le lait maternel. mais j'ai été interloquée par un gros plan de la maman américaine tirant son lait au tire-lait électrique, vidant son lait dans un biberon, biberon qui est donné par un tiers. le plan d'après, la maman namibienne tend un sein à son nouveau-né, et l'autre à son grand-frère, tout en discutant...

les contrastes entre les différentes cultures sont assez saisissants. et je suis sortie de la séance en me disant que plus il y a d'argent et de confort, plus on se pose des questions et plus les interactions avec les enfants semblent moins spontanées, comme artificielles pour pallier au doute sur la capacité d'être de bons parents.
je ne juge pas, parce que je me pose moi aussi beaucoup (trop?) de questions. je constate juste que si j'étais plus près de ma nature, je ne me poserais sans doute pas la question d'être une bonne mère. je serais une mère. comme elle est.

ma grande fille a beaucoup aimé elle aussi. pour elle qui se construit en tant que femme, je trouve que c'est important de dès maintenant s'ouvrir à la féminité, à la maternité.
je vous conseille en tout cas ce chouette documentaire, pour que les mots "parents" et "bébé" nous fassent penser à d'autres images que celles que nous connaissons.

jeudi 8 juillet 2010

Aidons nos enfants à devenir eux-mêmes, par Pierre Rabhi

Voici restitué ici un magnifique texte de Pierre Rabhi, je vous encourage à aller visiter son blog et à lire ses ouvrages!

Réussir, qu’est-ce que cela signifie ? On peut avoir réussi socialement et échoué humainement. Et, dans les temps incertains que nous vivons, même la réussite sociale n’est plus garantie. Aujourd’hui, je ne me vois pas dire à mes enfants : « Travaille bien et tu réussiras. » Je ne l’ai d’ailleurs jamais fait.

Notre système éducatif conforme l’humain aux compétences dont la société a besoin. Il s’agit de les adapter à un « programme », à une « carrière ». Je crois davantage à une pédagogie qui accompagne l’enfant dans la connaissance de lui-même. Notre rôle est de lui dire : « Trouve ta place », sans le pousser dans le sens où nous voudrions qu’il aille. De grandes contestations, telle celle de 1968, correspondent à ce refus d’une éducation ressentie comme n’étant plus en accord avec les aspirations de toute une génération. Aujourd’hui, une autre forme de contestation se fait sentir à travers la multiplication d’écoles alternatives, à l’initiative de parents convaincus que la réforme de la société ne peut se faire sans une réforme de l’enseignement. Il est urgent d’éradiquer ce principe de compétition qui place l’enfant, dès sa scolarité, dans une rivalité terrible avec les autres et lui laisse croire que s’il n’est pas le meilleur, il va rater sa vie. Beaucoup répondent à cette insécurité par une accumulation stupide de richesses, ou par le déploiement d’une violence qui vise à dominer l’autre, que l’on croit devoir surpasser. Aujourd’hui, on est tout fier lorsqu’un enfant de 5 ans sait manipuler la souris de l’ordinateur et compter parfaitement. Très bien. Mais trop d’enfants accèdent à l’abstraction aux dépens de leur intériorité, et se retrouvent décalés par rapport à la découverte de leur vraie vocation. Dans notre jeune âge, nous appréhendons la réalité avec nos sens, pas avec des concepts abstraits. Prendre connaissance de soi, c’est d’abord prendre connaissance de son corps, de sa façon d’écouter, de se nourrir, de regarder, c’est ainsi que l’on accède à ses émotions et à ses désirs. Quel dommage que l’intellect prime à ce point sur le travail manuel. Nos mains sont des outils magnifiques, capables de construire une maison, de jouer une sonate, de donner de la tendresse. Offrons à nos enfants ce printemps où l’on goûte le monde, où l’on consulte son âme pour pouvoir définir, petit à petit, ce à quoi l’on veut consacrer sa vie. Offrons-leur l’épreuve de la nature, du travail de la terre, des saisons. L’intelligence humaine n’a pas de meilleure école que celle de l’intelligence universelle qui la précède et se manifeste dans la moindre petite plante, dans la diversité, la complexité, la continuité du vivant.

Source autorisee :
http://www.pierrerabhi.org/blog/index.php?post/2010/04/14/Aidons-nos-enfants-a-devenir-eux-memes

lundi 5 juillet 2010

Prendre son temps ou l'art de bien poser les bases

Je prends de l'avance
en prenant du recul
car prendre du recul,
c'est prendre de l'élan...
Mc Solaar :-)


Est-ce vraiment une bonne idée de toujours stimuler nos enfants ?
Ne faut il pas réserver certains apprentissages à l'école ?
Laisser à la maîtresse le soin de la découverte de certaines notions ?
Ne risque-t-on pas de faire des erreurs en croyant avancer nos enfants pour l'école ?

Si je vous pose toutes ces questions, c'est que j'entends plusieurs mamans dans des émissions ou sur des blogs, se vanter des compétences de leur enfant.
Or, dans ma classe, il m'est déjà arrivée de rencontrer un problème avec un enfant pour me rendre compte ensuite que la maman, croyant bien faire, avait déjà commencé l'apprentissage mais par une mauvaise "porte d'entrée".
Lors d'une formation, j'ai eu une révélation : quelque chose de tellement évident que je m'en veux d'avoir fait le contraire pendant des années avec mes élèves : pour que les enfants tiennent correctement leur stylo, il faut leur donner des feutres adaptés à leur main. Il faut donc éviter de donner des gros feutres que l'on rencontre dans 90% des classes maternelles et préférer les plus fins.
Essayez d'écrire avec un pieu : ne tiendriez vous pas votre pieu à pleine main ??

C'est en me formant que j'ai appris ces choses là et j'imagine que bien des erreurs pouvaient être évitées si on ne voulait pas aller trop vite sur plein de choses.

samedi 3 juillet 2010

To share = partager

Article d'Aurelie, merci !

Pourquoi accoucher allongé quand on est libre de son corps ?

Jusqu'à ce beau jour où j'ai appris que j'étais enceinte, je ne m'etais jamais posé la question, loin de là, et pour moi c'était même normal d'accoucher sur une table de travail. Mon expérience australienne, des témoignages et quelques lectures plus tard, me revoilà à voir les choses d'une façon toute autre. Et si l'imagerie qui est véhiculée autour de la naissance nous éloignait des vraies choses, de ce qu'il y a de plus naturel en nous ? Je crois que je n'avais jamais songé à remettre tout cela en question, car ça me paraissait normal... Tout cet aspect surmédicalisé, les films et autres récits où on vous assène que l'accouchement est une souffrance et que ma foi vous n'y couperez pas vous non plus car ça fait partie du fait de devenir mère! Quelle horreur quand on y songe, non ?!

Certains, trouveront à répondre qu'aujourd'hui ça n'est plus le Moyen-Age et qu'en matière d'obstétrique il y a eu des progrès. Oui, c'est sur et tant mieux pour les avancées qu'il y a eu et qu'il y aura encore. Mais, ne faut-il pas s'interroger plus longuement sur le bien-être et la liberté d'une mère en devenir et de son enfant quand justement on vit dans un monde qui prône le confort à tout va ? Pourquoi est-ce en m'expatriant que j'ai eu plus facilement accès à toutes les informations, documentations relatives à l'accouchement et surtout eu la possibilité de choisir ce que moi seule je souhaite pour cette naissance ? Une de mes sages-femmes était même étonnée du fait qu'il n'y ait toujours pas de Birth Centre en France et je la comprends parfaitement. Pourquoi ce retard, pourquoi très peu de mes copines qui sont déjà mères ne se sont pas vues proposer le droit de choisir ? J'ai réellement le sentiment que si on ne cherche pas par soi-même, si on est pas un tantinet curieuse et bien c'est tant pis pour soi en gros...

Voilà donc quelques raisons qu'il est de bon usage de partager avec son entourage, afin qu'il puisse en tirer lui aussi ses propres conclusions. Je sais qu'il y en a parmi vous qui ne jurent que par la péridurale ou la césarienne, alors sait-on jamais... Cela vous fera peut-être réfléchir ou animera un futur débat ? Je sortirai c'est sur grandie de cette expérience. Au fait, s'il y en a qui trouvent des contre-indications à accoucher autrement qu'allonge (lorsque physiquement et médicalement cela est possible), merci de nous les communiquer.

* Être debout, à genoux, accroupis, à 4 pattes... raccourcit le temps de travail et permet d'avoir des contractions moins fortes. Changer fréquemment de position, trouver celle que l'on perçoit comme la plus adaptée, marcher, ôte certaines tensions et permet de se détendre plus facilement. On se sent plus à l'aise et voilà pourquoi le yoga peut etre utile.

* En station allongé tout le poids de l'utérus qui se contracte fait pression sur certaines artères et diminue l’afflux sanguin vers le placenta ainsi que l'oxygène pour le bébé. C'est aussi pour ça qu'il est recommandé de dormir le plus possible sur le côté gauche durant la fin de sa grossesse.

* Être active plutôt que passive réduit le taux d'usage des forceps et les épisiotomies. Et ça, tout le monde a je pense envie d'y échapper ?! Faire travailler les muscles de son périnée par un peu de gymnastique et quelques massages plusieurs semaines avant l'accouchement peuvent également y contribuer.

* Qui dit plus détendue et moins de douleurs, dit aussi fini le recours systématique aux analgésiques tels que la péridurale. Au birth centre, ils proposent l'option gaz hilarant ; tout est fait donc pour détendre l'atmosphère et ça, ça met encore en confiance! Je vais peut-être bien cocher cette case...

* Si vous repensez encore une fois à la loi de la gravité, songez alors que l'utérus doit travailler beaucoup plus lorsque vous êtes sur le dos et que vous devez donc redoubler d'efforts ! Pourquoi se fatiguer et souffrir encore plus quand il est si simple de se lever et de changer de position ?

Je pourrais continuer à étendre cette liste tant plusieurs réalités physiologiques et études tendent à souligner l'importance de repenser l'accouchement et surtout et avant tout de réintroduire cette notion de liberté pour la mère. Si les maisons de naissance n'existent pas encore partout, il faudrait au moins pouvoir revendiquer la liberté de son corps et qui plus est dans un hôpital public. Faire un plan de naissance et le soumettre, en discuter avec sa sage-femme ou son médecin devrait être permis et proposé à toutes les femmes,non ?

Pour conclure et vous donner une idée de ce à quoi cela peut ressembler, je vais juste vous donner un aperçu de la feuille qu'on m'a remise et qui va me servir de base pour mon accouchement ; libre à chacun de choisir ce qu'il veut bien sur et aussi d'ajouter des choses (on a aussi le droit de tout cocher !). C'est une sorte de cahier des charges qui sera respecté par les personnes qui seront auprès de vous le jour J.

Mobilité et position durant le travail et la naissance :
Marcher
S'asseoir
Être à 4 pattes
Être à genoux
Rester debout
S'asseoir sur un gros ballon (prévu à cet usage et dont on se sert dans certains cours de gym ou de Pilates par exemple)
Autre

Relaxation et confort personnel :
Huiles de massage
Bain
Douche
Aromathérapie
Musique
Techniques de relaxation (yoga ou chant par exemple)
Compresses chaudes
Autre

Aides / supports pour la naissance :
Douche
Tabouret/chaise de naissance
Baignoire
Ballon
Miroir
Matelas au sol
Gros coussins
Autre

Autres questions :
Par qui voulez-vous que le cordon soit coupé ?
Voulez-vous que la libération du placenta soit assistée ou non ?
Biberon ou Sein ?
Test auditif pour votre bébé ?
Vaccin hépatite B ?
Vitamine K ?

Je ne sais pas si l'ouvrage de Janet Balaskas est traduit en français, mais c'est intéressant de se plonger dedans, voire de se le faire offrir !

Pour aller plus loin, a mediter :

vendredi 2 juillet 2010

Nature vs philosophie

"Le mot philosophie (du grec ancien φιλοσοφία, composé de φιλεῖν, « aimer » et σοφία, « la sagesse, le savoir », c'est-à-dire littéralement : « l'amour de la sagesse ») désigne une activité et une discipline existant depuis l'Antiquité et se présentant comme un questionnement, une interprétation et une réflexion sur le monde et l'existence humaine, ou encore comme un savoir systématique. Différents buts peuvent lui être attribués, de la recherche de la vérité, et de la méditation sur le bien et le beau, à celle du sens de la vie, et du bonheur, mais elle consiste plus largement dans l'exercice systématique de la pensée et de la réflexion. Ancrée dès ses origines dans le dialogue et le débat d'idées, la philosophie peut également se concevoir comme une activité d'analyse, de définition, de création ou de méditation sur des concepts." Source Wikipedia.

Se servir de la philosophie, reflechir, se positionner grace a elle (j'aime que ce mot soit feminin !) c'est pour moi accepter une part de notre humanite. Mais ici pourtant nous sommes egalement ouverts a la nature dans tout ce qu'elle a de plus brut, de terre a terre et d'instinctif : cette part propre a chacun que l'on ne trouve ni dans les livres, ni dans des savoirs communs. Je pense pour ma part qu'instinct et philosophie sont indissociables et devraient exister - et non pas seulement co-exister - de maniere completement harmonieuse.

Je crois que le monde occidental (et pas que !) a perdu pied d'avec sa nature animale, il y a deja bien longtemps. Nous ne savons plus, nous ne sommes plus des etres de la nature vivant en symbiose avec elle.
Pour ma part je ne suis pas capable de me laisser aller a ma "nature" animale completement, meme si j'essaye, meme si je met toute ma meilleure volonte.
Je ne le peux pas car je me sens etre un etre cerebral avant d'etre un etre animal. Je ne sais pas danser, ni chanter, ni me mouvoir dans l'espace comme un animal instinctif le sait. Je sais le faire comme un etre humain plus ou moins compromis dans son animalite sait le faire. Je n'ai pas vecu ni grandit dans un environnement propice a cela, qui laisserait suffisament de place a cet epanouissement total, en complete harmonie avec la nature. Pourtant j'ai vecu tres pres d'elle. J'ai ete amputee de cette partie de moi meme, comme ma mere et mon pere l'ont ete, comme nous l'avons ete sur des generations entieres surement... Je suis une handicapee qui se sert d'une prothese, qui se sert de la philosophie, de la psychologie, de l'observation, et de la recherche scientifique pour me rapprocher de "ma nature" profonde. La philosophie de Maria Montessori est une part importante de cette prothese pour moi, mais il y en a beaucoup d'autres, qui concernent de pres ou de loin le monde de l'enfance d'ailleurs. Son travail, comme celui d'un tas d'autres sont interessants pour ces gens comme moi qui ne peuvent pas faire un travail de retour complet sur eux-meme ou sur leur nature animale car ils n'en sont pas capables, mais egalement car ils n'y croient pas et que peut etre finalement ne le souhaitent pas non plus, en tous cas pas comme un retour en arriere. Pourtant je crois que j'ai enormement a apprendre des gens qui pensent le contraire.

Cette note ici, pour dire que d'autres vues sont egalement les bienvenues sur ce blog collectif, meme (et surtout) celles qui sont non-montessoriennes (voir anti-montessoriennes pourquoi pas !). Les vues qui sont detachees de toute "ideologie" et qui s'inscrivent dans une demarche dite purement instinctive ou naturelle manquent a ce blog, meme s'il y a quelques articles tres interessants qui vont dans ce sens, un grand merci aux auteurs de ceux-ci, comme la critique constructive. Tout comme les approches philosophiques completement differentes de la philosphie Montessori le sont egalement d'ailleurs. Evelyne a ecrit des articles tres interessants sur Steiner et Waldorf, des philosophes que je ne connaissais pas du tout, la encore j'ai beaucoup appris. Je pense et j'ai l'intime conviction que l'on peut partager ici des avis tres differents sans se bagarrer ni sans essayer de se convaincre coute que coute. Je pense que l'un des objectifs de ce blog est d'apprendre, d'elargir nos pensees, bouleverser nos idees en echangeant dans le respect de tout un chacun, mais egalement de proposer une grande diversite d'arbres fruitiers ou chacun pourrait cueillir le ou les fruits qui lui conviendraient. Cet un nouvel appel d'auteurs donc, pour une encore plus grande diversite dans la reflexion. Merci de laisser votre email ou vos avis differents ou divergents, ou encore nous parler de ce que vous aimeriez lire ici. N'hesitez pas a communiquer cette proposition autour de vous. Merci a vous.

Un début haptonomique comme une première autonomie de l'enfant naissant

Comment débuter le premier billet sur un blog communautaire de cette qualité ? J’ai hésité longtemps, semblant manquer de crédibilité. Et puis je me suis dit que j’allais commencer par le début, ma manière toute personnelle de m'etre posé les premières questions, mes réflexions du tout début, celles qui m’ont amenée à être attirée par la pédagogie Montessori. Je n’ai malheureusement pas eu la formation d’éducateur Montessori, c’est un regret, comme celui de laisser notre fils dans une scolarité normale quand j’ai des doutes (et même des convictions). J’essaye de palier… pour l’instant je n’ai pas plus d’énergie pour entreprendre autre chose.
Je suis venue à Montessori par l’haptonomie. Vous savez cet accompagnement à la naissance extrêmement affectif et de toucher incluant le papa (ou une tierce personne familiale en plus du duo mère-enfant). J’y suis allée parce que nous préparions ainsi à trois et j’y ai trouvé bien plus, quelque chose de beaucoup plus troublant : une considération de l’enfant comme être en autonomie dans sa dépendance. Des manières d’être à l’enfant ont été tout de suite retirées : pas de chatouille avant que l’âge de l’enfant puisse lui permettre d’en faire autant par exemple. Mais aussi d’autres attitudes, d’autres manières de le changer de position, l’incluant dans l’action, le stimulant à être, lui-même, responsable de son équilibre, conscient de sa capacité, déjà. Cette première approche de l’enfant dans son autonomie était les prémices de nombreuses réflexions sur la capacité de l’enfant à faire seul… je parlerais des autres réflexions plus tard mais revenons à l’haptonomie.


« Pour sa création, sa croissance physique et son devenir humain psychique, [l’humain] est dépendant et, en un certain sens, livré aux autres. Placé dans ce rapport, il est, dès le premier instant de son devenir, exposé à de multiples influences, actions, expériences qui, par un processus incessant d’apprentissage, le font mûrir, en grandissant, et l’introduisent dans une communauté humaine où il devra acquérir sa propre place.
[…]
Dans la signification haptonomique, une personne est : un (être-) humain, digne, indépendant et autonome, doué de raison, agissant consciemment, raisonnablement, de manière responsable, c’est-à-dire se sachant responsable de ses actes. C’est un individu qui se comporte envers les autres en prenant sur lui inconditionnellement les conséquences de ses actes, conscient-de-soi et en accord avec sa propre authenticité.
Cette qualité dépend, de manière déterminante, de la façon dont il a été affermi et assuré dans son existence dès les tout premiers jours de sa vie, et confirmé affectivement dans son être. Elle dépend donc du fait qu’il ait pu éprouver cet état fondamental de sécurité, qui lui permet d’épanouir son autonomie, son authenticité, c’est-à-dire de vivre son essentia. C’est précisément cette « essence » de l’être humain que l’haptonomie place au premier plan. »
(Extrait de « Haptonomie, science de l’affectivité » de Frans VELDMAN)

Et pour vous faire une idée, encore plus précise, voici trois vidéos avec Catherine DOLTO sur l’haptonomie périnatale: l'intégralité de sa conférence. Si vous voulez les visionner, je vous précise juste que vous en avez pour 45 minutes les 3 !

L'Haptonomie partie1_3
envoyé par einstein-rosen-podolsky. - Vidéos des dernières découvertes technologiques.

L'Haptonomie partie2_3
envoyé par einstein-rosen-podolsky.

L'Haptonomie partie3_3
envoyé par einstein-rosen-podolsky.

Vanessa

les enfants et les armes


Ceci n’est pas un thème facile à aborder, mais il faut je crois en parler.
Mais avant un tout petit pas en arrière. Je dois dire que je connais la guerre ayant travaillé plusieurs années au Comité Internationale de la Croix Rouge (CICR – Genève) et ayant fait des missions dans des coins plutôt difficiles comme le Sierra Leone et l’Irak, pour n’en citer que deux. Je peux reconnaître des tires de mortiers, et j’ai vu ce que des bombes peuvent provoquer en tant que souffrance physique, mais également la souffrance de perdre des êtres chers, de voir son monde s’écrouler pour des enjeux politiques, etc. (Je suis en ce moment en longue « pause Maman » depuis que mon fils –conçu par une nuit de bombardements intenses dans le nord du Yémen !- est né en Janvier 2009). Mon mari pour sa part est médecin également au CICR et est Afghan. Lui la guerre, il ne connaît que cela. Il est difficile de s’imaginer son enfance, avec la perte de proches, les pénuries, la peur… Et sa famille est toujours en Afghanistan.
Voilà pour le petit pas en arrière, mais c’était simplement pour mettre la chose dans son contexte.
Ici je veux parler des enfants et des armes comme jouet.
Il n’y a pas longtemps lors d’un séjour à Paris, mon fils s’est approché de quelques enfants qui jouaient au Jardin du Luxembourg. Il y avait des jouets au sol. Il en a pris un et l’a levé haut avec son bras. C’était une Kalachnikov en plastique bien sur, mais bien noire et pour moi bien vraie. Cette image m’est restée gravée comme ces enfants que j’ai vus au Sierra Leone et autres endroits. Mon cœur battait à tout rompre et j’ai eu les larmes aux yeux en le voyant brandir cette arme. Je lui ai enlevé le jouet de la main doucement en lui disant « laisse ce n’est pas un jouet ». Et nous avons continué notre marche. Mon fils avait 16 mois.
Quelqu’un m’a dit : « mais les armes c’est comme le sexe ou la drogue – il faut en parler. » Certes, mais on n’achète pas des paquets de cigarettes ou des bouteilles d’alcool en plastiques comme jeux !
De la même manière, on me dit que les enfants sont d’instinct agressif. Certains vont peut-être naturellement prendre un bâton et le brandir comme une épée, et une petite fille pourrait donner une bonne fessée à sa Barbie même si elle n’en a jamais reçu. Je ne suis pas certaine que les enfants soient « agressifs » par nature comme on me le dit. Je ne m’y connais pas en psychologie infantile, mais je crois que le milieu dans lequel ils grandissent est ce qui va leur apprendre à reconnaître le bien du mal. Si on ne crie pas sur eux, ils ne crieront pas sur d’autres. Si on ne les frappe pas, ils ne le feront pas. Ai-je tord ? Peut-être. Mais au moins, si la petite bat sa Barbie à lui fendre le crâne et le petit prend un bâton contre son compagnon, on peut au moins expliquer que ce n’est pas bien et pourquoi.
Il est trop facile de laisser les choses se faire parce que c’est « naturel ». La violence n’est pas naturelle, de cela j’en suis convaincue. Le fait terrifiant pour moi dans l’exemple du Jardin du Luxembourg fut de voir que des parents offrent des jouets de guerre à des enfants dans un pays « civilisé » où ils ont la chance de ne voir des armes que portées par des agents de la loi.
Je vous laisse réfléchir.

L’illustration est du merveilleux film du cinéaste japonais Hayao Miyazaki « Le tombeau des lucioles ». Si vous ne l’avez pas vu, je le recommande vivement. 

jeudi 1 juillet 2010

Les joies de l'allaitement

Bonjour ! Tout d'abord je me présente, je m'appelle Paule, et je suis la maman comblée d'une petite Sacha.

Elle a maintenant 18 mois, et elle prend encore le sein. Quelle chance elle a de pouvoir encore ce délecter de ce petit trésor. J'avoue que ça n'a pas toujours été facile. Pourtant, j'ai toujours eu du lait en quantité suffisante pour elle, mon travail et mon emploi du temps me permet de lui donner encore la tétée tant demandée. Mais le regard des autres n'est pas toujours simple. Autour de ses un an, la pression était devenue telle que j'envisageais d'arrêter. Et puis finalement, je me suis écoutée, ce qu'on devrait tous faire plus souvent, et me suis rendue compte que ce n'est pas moi qui voulait arrêter, mais les autres. Les autres sont choqués qu'un enfant si âgé soit toujours accroché au sein de sa mère. J'avoue que moi-même, avant d'avoir Sacha, j'avais une vision un peu simpliste de la chose. Et pourtant ...

L'Organisation Mondiale de la Santé préconise un allaitement jusqu'à l'âge de 2 ans au moins, tout comme le Ministère de la Santé d'ailleurs. En France, malheureusement, la reprise du travail précoce oblige la plupart des mères à sevrer leur enfant très tôt. Ce ne serait pas toujours leur souhait pourtant. Alors l'habitude est prise, l'enfant ne prendra pas le sein longtemps. Pourtant, l'âge moyen de fin d'allaitement est de plus de 4 ans dans le monde ! Et chez bon nombre de nos voisins, l'allaitement dure beaucoup plus longtemps que chez nous.

Au-delà d'un an, le lait maternel est idéalement adapté au développement cérébral de nos bambins. Rappelons que l'enfant a besoin de grande quantité de lait jusqu'à l'âge de 3 ans. Et quoi de plus adapté que la lait fabriqué pour lui par notre propre corps ? Bon nombre d'études ont été faites sur les bienfaits incontestables de l'allaitement, à bien des niveaux : santé bien entendu, mais également développement intellectuel, développement psycho-affectif, cognitif ...

Aujourd'hui, j'assume pleinement mon choix, et ne prête plus attention aux réflexions et aux regards des autres quand ils voient Sacha au sein. Sacha arrêtera de téter quand elle sera prête pour ça, à moins que ce ne soit moi qui en ai marre. Mais pour l'instant, je ne vois pas de bonnes raisons pour arrêter. Aujourd'hui, le sein permet de passer certains stades de l'enfance plus facilement : il est une réponse à bien des maux de la vie : les bobos, les coups durs, les frustrations, les gros chagrins ...

Et puis, le sein, c'est un truc de flemmarde !!! Il faut être rudement organisée pour toujours prévoir le nécessaire pour alimenter notre bébé : biberon, lait, chauffe-biberon ... Là, rien, juste à dégainer et hop ! le tour est joué ... Et puis le lait de vache est fait pour les veaux au départ ... Et sans la précaution d'un lait bio, les biberons donnés à nos poupons sont malheureusement bourrés aux hormones. D'ailleurs, soit dit en passant, le lait de riz, qui peut être coupé au lait d'amande pour ses valeurs nutritives, peut être un très bon palliatif au lait de vache.

Il faut également savoir qu'allaiter, c'est bon pour la maman !!! Juste après l'accouchement, les succions du bébé permettent à l'utérus de se remettre en place beaucoup plus facilement. On le sent très bien d'ailleurs, dès les premières succions de bébé. Et à plus long terme, les femmes allaitantes sont moins menacées par les cancers des ovaires, de l'utérus, du col de l'utérus, du sein ...

Et puis, je ne pense pas que continuer d'allaiter signifie obligatoirement qu'on n'arrive pas à couper le cordon. Sacha est une enfant très débrouillarde, autonome, et n'est pas plus collée à moi que bien des enfants au biberon.

Bon il faut bien comprendre tout ça hein, je ne suis pas en train de dire que l'enfant allaité ne sera jamais malade, et que l'enfant qui ne l'est pas le sera, ni que la mère n'aura jamais un cancer du sein. Evidemment, bien d'autres facteurs sont à prendre en compte. Mais je trouve que le manque d'informations objectives sur le sujet en France est trop important.

Egalement, toutes les femmes ne peuvent ou n'arrivent pas allaiter, pour des tas de raisons : infections, bébé qui refuse, pas assez de lait, l'engorgement, la maladie, une sensibilité exacerbée des seins, un traitement médical, la fatigue peut aussi être un facteur déterminant. Et puis il a celles qui n'en ont juste pas envie, ce qui se respecte aussi ! L'allaitement n'est pas le moyen exclusif de construire un lien avec son enfant. Et heureusement !!! Allaiter ne fait pas de nous une meilleure mère, tout comme le contraire est vrai. Etre à son écoute et à l'écoute de son enfant me semble être le plus important.

Je pourrais encore parler longtemps de ce sujet qui me tient à coeur. Comme je vais m'arrêter, je vous propose, pour ceux et celles que ça intéresse, de vous documenter ici, par exemple, ou .

En tout cas, pour celles qui le peuvent et qui le souhaitent, je vous souhaite de vivre ces moments magiques avec votre bébé le plus longtemps possible. L'allaitement est une merveilleuse continuité du lien construit pendant la grossesse.

Un merci particulier à Sand pour m'avoir permis de rejoindre ce bel endroit ...

Ne rien faire et observer


Ne rien faire et apprendre à regarder. C'est la clé ou le début de toute la pédagogie montessori. C'est aussi le plus beau cadeau que l'on peut faire à son bébé, puis son enfant. Observer son enfant c'est ce qui va nous permettre de le connaître, de savoir ce qui lui est nécessaire, et ainsi, de savoir quelle aide lui apporter. C'est aussi le respecter et le laisser se construire selon son plan de développement. C'est aussi lui offrir de l'espace et de la liberté pour agir.

Je remarque l'importance de cette observation avec Émy de manière très prononcée. Elle est très autonome. Posée au sol, elle va à sa guise et explore tout ce qui s'offre à elle, s'entraîne au quatre pattes... si je suis là et que je l'observe, elle est contente, me lance parfois des regards réjouis et satisfaits puis reprend son activité. Si je suis un peu plus loin et affairée, l'esprit occupé, lui jetant de temps à autre un coup d'œil, c'est différent. Elle râle plus rapidement, s'énerve et m'appelle pour que je la prenne dans les bras.
L'enfant a besoin de notre regard. Il le soutient dans son activité et l'encourage à la prolonger, lui donne parfois la petite impulsion qui manquait. L'enfant a besoin de notre attention, et de notre regard porté sur ses activités. Cela lui procure un sentiment d'existence et de plénitude. Cela lui envoie un message positif sur ce qu'il est en train d'accomplir. Il va ainsi développer son estime de soi, accompagné par notre regard bienveillant.

Cette attitude d'observation n'est pas facile, même si elle peut sembler élémentaire. Il faut la cultiver, l'intérioriser. En faire une habitude : toujours observer avant d'agir, respecter l'activité spontanée de l'enfant et chercher à la comprendre. C'est en observant qu'on apprend à observer. C'est en l'observant qu'on découvre son enfant. Et la relation qui se crée entre observant et observé est riche, pleine et vivante. L'enfant a besoin de ce regard et l'adulte a besoin de cette observation.

Alors avant d'interrompre un enfant ou un bébé, nous devons observer ce qu'il est en train de faire, car même minime, toute activité est à respecter. Elle fait partie d'un processus d'auto-construction.
Nous devons aussi préparer le bébé au changement, afin qu'il puisse l'anticiper. Attraper un bébé par derrière alors qu'il est assis en pleine activité et sans le prévenir est un geste qui peut être violent.

Alors voici ce que nous avons à faire : RIEN, s'asseoir sur ses mains, se taire et observer !

Merci à Aline pour l'invitation à écrire sur ce blog. Désolé pour le temps mis à écrire quelque chose... Ce n'est pourtant pas les idées de sujets qui me manquent !

L'hygiene naturelle infantile

Merci a Louise pour cet article !

L'hygiène naturelle infantile (HNI) ou comment écouter les besoins d'élimination de son enfant.

Le besoin d'élimination est un des besoins fondamentales d'un tout petit, comme le besoin de manger, de jouer, de boire ou de dormir. Ce n'est en aucun cas un apprentissage précoce de la propreté comme on peut l'entendre par des remarques de personnes extérieures, il s'agit d'une écoute d'où il résulte une proposition d'uriner.

J'ai effectué beaucoup de recherches pendant ma grossesse sur le maternage, les couches lavables et l'accouchement à domicile. Je suis tombée plusieurs fois sur des articles et des témoignages de parents pratiquant l'HNI, cela m'a intéressé, le papa était partant. LM est né à la maison, comme prévu. Les 5 premiers jours de vie, il a porté en continue des langes, nous étions encore fatigué par l'accouchement et tout chamboulé par ce nouveau rythme de vie calqué sur ce petit être. Mais à chaque change, nous étions allégrement arrosé d'un pipi ! Pourquoi alors ne pas lui proposer d'éliminer, de faire ses besoins au-dessus d'une bassine ou d'un lavabo à chaque change? C'est ainsi qu'à l'âge de 5 jours, LM a fait son premier pipi dans une bassine. L'aventure de l'HNI avait commencé !

Nous avons commencé doucement, en gardant les langes au-départ, en essayant de comprendre les signaux d'élimination que nous envoyé notre fils... Des crispations, un râle, des pleurs, un arrêt dans ses jeux, un regard, des moments clefs (après la tétée, aux réveils, après la promenade dans l'écharpe...). L-M n'avait pas de rythme a proprement parlé au départ, il pouvait être réveillé toute la nuit et dormir toute la journée. Nous lui proposions d'éliminer de jour comme de nuit, mais nous avons vite abandonné de nuit, la fatigue était trop présente.

On a pris notre temps, lui laissant ses langes au-départ. Vers ses 2 mois, nous le laissions cul-nu en journée, sur son tapis d'éveil. Mais je pense que pour lui le message passé était « tu es sans couche, tu peux faire pipi ». Il ne nous montré plus de signes mais déféquer librement! Nous ne le laissions du coup qu'une heure ou deux sans couches, le temps d'apercevoir à nouveau des signaux. Quel plaisir notre fils prenait à se mouvoir en toute liberté ! On en a essuyé des pipis, on en a fait des retours vers les langes. Mais peu à peu, notre assurance nous a permis de le laisser sans couches plus longtemps, voir toute la journée !

Aujourd'hui, LM a 8 mois. Depuis deux mois 1/2, nous avons l'impression d'être en véritable communion avec notre fils, la plupart des pipis sont « attrapés ». Il ne porte plus de couches à la maison mais en porte lors des sorties et la nuit. Oui, il y a des ratés, mais nous avons lâcher prise la-dessus, on passe un coup d'éponge, on change le bodies et c'est repartie! Depuis 2 semaines environ, ses nuits sont plus agités on n'a pas su de suite pourquoi. Et puis, après lui avoir proposé d'éliminer au milieu de la nuit, le voilà qui se rendort comme un bébé ! C'était donc ça, notre fils a vraiment conscience de ses besoins d'élimination, et même la nuit il fait la demande d'uriner ailleurs que sur lui. Mais le chemin jusque-là ne fut pas seulement une progression constante. Il y a eu des périodes, notamment vers ses 5 mois, où LM ne montrait plus ses besoins d'élimination, (ou alors c'est nous qui n'arrivions pas à capter ses signes), où LM était plus préoccupé par ses nouvelles acquisitions. Il y a eu des journées sans couches, des journées où aucun pipi n'était attrapé, des journées où la communication était plus présente et les pipis et cacas tous dans la bassine... Nous sommes passé par des moments de doutes, des moments de fatigue (cela demande quand même une attention plus importante) mais contre la joie de le bonheur de pouvoir écouter les besoins d'élimination de notre fils, de pouvoir établir une communication et une écoute attentive, les doutes sont vite effacés !

Voilà notre petite expérience de l'HNI. Je sais qu'il existe quelques livres dessus, notamment « Sans couches, c’est la liberté » d’Ingrid Bauer et de « L’hygiène naturelle de l’enfant » de Sandrine Monrocher mais je ne les ai pas lu. Il existe aussi un blog très bien fait consacré à http://hygienenaturelle.unblog.fr où l'on retrouve astuces et témoignages.