mardi 30 novembre 2010

On achève bien les écoliers... et les profs


Nous sommes un très grand nombre, il me semble, à critiquer l'Éducation Nationale.
Que nous soyons prof, maman ou avec la double casquette.

Par contre, il me semble important de ne pas faire de généralités :
- OUI un grand nombre de profs aiment leur travail
- OUI une grand nombre de profs aimeraient être formés en formation continue même si c'est pendant les vacances scolaires
- NON tous les profs ne choisissent pas ce métier pour les vacances (ils ne tiendraient pas bien longtemps ! :-) )
- OUI, j'aime croire que beaucoup de profs respectent leurs élèves même s'ils ne savent pas toujours bien comment s'y prendre
- NON tous les profs ne se plaignent pas de leu salaire

Si j'avais un reproche à faire à ce lire très intéressant, ça serait celui-là : ne pas parler de toutes ces classes qui fonctionnent bien, de ces enseignants qui enseignent selon la pédagogie Montessori dans leur classe ordinaire (certes dans des écoles privées mais sous contrat donc un peu dépendante de l'éducation nationale) et de toutes ces écoles à pédagogies alternatives.

Certains diront que ce livre ne traite que de l'éducation nationale et de généralités mais je trouve dommage de ne pas pointer du doigt en fin d'ouvrage toutes ces choses qui avancent et se mettent en place doucement mais surement.

Par contre, j'y ai vu beaucoup de similitudes avec un bouquin de psycho que je suis en train de lire et dont il faudra que je vous parle.
Comme beaucoup, nous le savons : les notes sont à proscrire car elles ne servent qu'à comparer les enfants les uns aux autres.



Quelques morceaux choisis (difficile de choisir parmi mes post it !) de ce livre que je vous recommande tout de même :-) :

"Si le redoublement est une maladie, le système français de notation, lui, peut tuer. C'est une véritable plaie qui exerce des effets nuisibles sur le moral, la confiance en soi et les performances des élèves."

" Il existe une différence importante entre la Finlande et la France. En France, vous cherchez à savoir ce qui est mauvais chez l'enfant. Ici, vous voulez savoir ce qu'il y a de bon".

Et pour finir :
" Dans chacun des pays qui ont amélioré leur système éducatif, il n'y a qu'une seule politique qui marche : stimuler les enseignants. Si vous leur donnez une formation poussée et que vous les traitez ensuite comme des professionnels, que vous les payez mieux et leur donnez confiance das leur travail, ils vous récompenseront par un impact profondément positif sur les élèves.
Les pays ayant obtenu les meilleurs résultats au PISA et autres test internationaux ont tous, sans exception, pris des mesures draconiennes pour moderniser la profession."


Qui d'autre a lu ce livre ?
Le débat est ouvert :-)

samedi 20 novembre 2010

Les marchés de Noël Waldorf




Dimanche 28 novembre, ce sera le premier dimanche de l'Avent.
Les écoles Steiner organisent dans de nombreux pays un bazar de Noël.
C'est une façon merveilleuse de découvrir la pédagogie Waldorf, d'aider les écoles, d'acheter des cadeaux "tricotés maison"(poupées en tissu, jouets en bois, livres, produits de beauté naturels....) , de savourer des plats biologiques, d'assister à un spectacle de marionnettes sur table ou à un concert....et de se mettre en chemin vers la lumière de Noël.
Doux week end à tous.

vendredi 19 novembre 2010

"ON ACHEVE BIEN NOS ECOLIERS" ou "OLD SCHOOL BIS"

En ce moment, nous ne sommes pas seuls, la France s'interroge sur son systeme educatif ... enfin c'est ce que je lis dans les journaux!

Le Nouvel Obs a publie un aticle interessant "L'ecole casse-t-elle nos enfants?" s'appuyant sur le bouquin de Peter Gumbel "On acheve bien les ecoliers".

un petit exemple sur un sujet que j'ai deja aborde sur ce blog :

"...Mais la France, elle, n’a pas fait sa révolution culturelle […] p 49 nombre d’enseignants réutilisent les mêmes méthodes que celles qu’ils ont connues enfants. C’est-à-dire une approche frontale, où l’enseignant est à la tête de la classe, transmettant les connaissances aux enfants qui les reçoivent et les mémorisent de manière passive. Même pour ceux qui refusent de telles méthodes, qui réorganisent la salle de classe et font de leur mieux pour encourager et motiver les enfants, les tests et les notes tiennent une place si prépondérante que leur marge de manœuvre est fortement limitée. Il semble inévitable que les enfants soient classés, rivalisant, ainsi, les uns avec les autres ».

Commentaire de Patrick Gonthier, secrétaire général de l’UNSA Education, deuxième organisation syndicale enseignante.

« Peter Gumbel met le doigt là où ça blesse. Il ouvre la boîte noire de la salle de classe. Nos collègues enseignants peuvent prendre ça pour une agression. Pourtant, ils ne sont pas en cause. C’est toute l’école française qui est rétive aux changements. Elle reste profondément élitiste, vouée au classement et à la sélection des meilleurs. Pour que ça change, et que d’autres méthodes d’enseignement soient introduites dans les classes, il faudrait qu’il y ait un consensus fort, un accord partagé par tous, les professeurs, les parents, les politiques, pour remettre en cause cet élitisme et mettre en œuvre la réussite pour tous à l’école. Nous en sommes loin. »



Je n'ai pas encore lu ce livre mais je vais le faire, pour pouvoir avoir encore plus d'arguments dans ma defense d'une ecole francaise "moderne" inspiree de Maria Montesori et autres pedagogies faisant de l'enfant leur priorite.

Si vous l'avez deja lu, votre avis m'interesse, comme toujours.

Et puis , vingt personnalites demandent la suppression des notes en primaire.

Moi je dis YHOUHOUHOU!!!! It's time guys!!!!! Allez, faut que ca bouge!

Et en attendant que les mentalites changent au rythme des institutions (gloups!) il y a des mamans qui ont tout compris.

jeudi 4 novembre 2010

Les chantiers éducation


Connaissez vous les chantiers éducation ?

Figurez vous qu'il y a quelques mois, je n'en avais jamais entendu parlé !
Oui, mais voilà, en déménageant, j'ai perdu tout mon cercle d'amies avec qui je discutais pour certaines tous les jours au parc !
J'ai donc cherché des endroits où je pourrais rencontrer d'autres mamans comme moi que ce soit lors de réunions ou d'activités tels ludothèques ou accueil maman/enfants. Il se trouve que ma région n'est pas très riche mais j'ai la chance d'avoir trouvé un chantier éducation.
Alors c'est quoi ?
Eh bien, c'est une réunion qui revient en gros une fois par mois où un groupe de mamans (une petite dizaine) ayant des enfants du même âge vont échanger sur différents sujets touchant à l'éducation (sujets que nous fixons à l'avance).
Nu besoin d'appartenir à une religion commune puisque les thèmes abordés touchent l'éducation des enfants.
Une maman prépare un thème et le présente lors de la réunion en ayant préalablement envoyé quelques questions permettant la réflexion au groupe. La réunion se clôture avec une petite conclusion.

Ma prochaine réunion (une 1ère pour moi !) est lundi prochain et le thème très vaste est "L'autorité".
Si vous voulez réfléchir avec moi, voici les questions que j'ai reçues :
1- Que représente l'autorité pour vous ? Comment l'avez-vous vécue en tant qu'enfant et comment l'envisagez-vous en tant que parent ?
2- Quand il y a un conflit avec un enfant, comment procédez-vous ? Par quelles étapes passez-vous avant d'utiliser la sanction ? (je pense bien à un post lu sur ce blog il y a peu ! :-) ) Quelles sanctions utilisez-vous ?
3- Comment l'autorité parentale se partage-t-elle dans votre couple ?

J'ai couché 2/3 idées sur le papier et à chaud comme ça, je peux dire tout de suite que le 2ème groupe de questions me pose problème car pour moi, la sanction est vraiment le dernier recours et elle met en avant que nous avons échoué dans le message que nous souhaitions faire passer.
En fait, j'ai des choses à dire mais je préfère vous laisser vous exprimer d'abord. C'est un peu idiot de tout dévoiler d'un coup, non ? :-)

A vos claviers si le sujet vous inspire...

mardi 2 novembre 2010

Emilia Reggio

Bonjour à toutes (et tous)

Au cours de mes pérégrinations sur le Net je suis tombée sur cet étrange nom : Emilia Reggio... Habituée des Maria Montessori, Charlotte Mason, Augustin Freinet et autres géniaux pédagogues, j'ai pensé trouver une nouvelle personnalité...

Surprise ! Emila Reggio est un village italien, mais un village vraiment... particulier ! A la base, il existe tout de même un homme : Loris Malaguzzi.

Une belle découverte pour moi... et peut-être pour vous :)

Les informations sont tirées de ce site :

Loris Malaguzzi était le fondateur de l'école municipale pour les jeunes enfants de Reggio Emilia, en Italie.
Quelques jours seulement après la seconde guerre mondiale Malaguzzi a commencé le processus d'aide à la reconstruction des écoles de Reggio Emilia, brique par brique. Il possédait des diplômes en psychologie et en pédagogie et il avait enseigné aux élèves de collège pendant plusieurs années avant de s'occuper des centres de la petite enfance de Reggio. En 1963, la première école de la ville pour les jeunes enfants ouvre avec assez d'espace pour 60 enfants.Aujourd'hui, il y a 43 centres pour nourrissons et tout-petits et écoles maternelles.

Reggio Emilia, est devenu un centre international dédié à la mémoire de Loris Malaguzzi, accueillant les éducateurs du monde entier pour se renseigner sur les écoles et la philosophie de Reggio Emilia.

Les clés du concept :

* L'enfant en tant que protagoniste. Les enfants sont forts, riches et capables. Tous les enfants ont le potentiel, la curiosité et l'intérêt dans la construction de leur apprentissage, et la capacité de négocier avec tout leur environnement. Les enfants, les enseignants et les parents sont considérés comme les trois protagonistes centraux dans le processus éducatif.

* L'enfant en tant que collaborateur. L'éducation doit se concentrer sur chaque enfant par rapport à d'autres enfants, la famille, les enseignants et la communauté plutôt que sur chaque enfant dans l'isolement. L'accent est mis sur le travail en petits groupes. Cette pratique est basée sur le modèle constructiviste social qui soutient l'idée que nous nous nous formons dans notre interaction avec les pairs, les adultes, les choses dans le monde, et les symboles.

* L'enfant en tant que communicateur. Cette approche favorise le développement intellectuel des enfants grâce à une démarche systématique de représentation symbolique, y compris pour les mots, le mouvement, le dessin, la peinture, la construction, la sculpture, le théâtre d'ombres, le collage, le jeu dramatique et la musique, ce qui conduit les enfants à des niveaux surprenants de communication, de compétence symbolique, et de créativité. De cette façon, ils rendent leur pensée visible à travers leurs nombreuses "langues" naturelles

Le jeu est reconnu comme l'outil le plus puissant pour l'apprentissage des enfants. Les enfants ont de nombreuses occasions d'apprendre dans la nature ainsi que dans la salle de classe.
Leur apprentissage ne vient pas des livres, mais de l'imagination et leur curiosité.
L'environnement comme le "troisième professeur" :
Dans les écoles, l'environnement et les espaces sont conçus et organisés du point de vue architectural et fonctionnel de vue de soutenir l'imbrication des relations et des rencontres entre adultes et enfants, parmi les enfants, et parmi les adultes.L'environnement est conçu et vécu comme un interlocuteur éducatif, comme une sorte de "troisième professeur», offrant des possibilités et des espaces structurés qui offrent à chaque enfant et chaque groupe d'enfants des stimulis pour le jeu, la découverte et la recherche.
L'école entière est imaginée comme un atelier pour l'apprentissage de l'enfant.


Un élément important est la relation forte entre l'intérieur et à l'extérieur du bâtiment scolaire. L'école devrait être un lieu qui «sent» ce qui se passe en dehors - de la météo aux changements saisonniers, de l'heure de la journée au rythme de la ville - car elle existe dans un lieu et une heure précises.
Les éléments qui favorisent cette relation intérieur-extérieur:
- «Filtre» des espaces (porches, vérandas)
- Cours intérieures (couvertes ou non) avec des plantes et autres éléments naturels
- L'usage particulier des espaces extérieurs: l'équipement de jeu, sentiers, des installations pour rendre visibles les comportements des forces physiques (vent, eau, etc)
A l'intérieur, des ateliers et des mini-ateliers permettent aux enfants de s'essayer librement à toutes sortes de créations, médiums... pour exploiter leur "centaine" de moyens d'expression (voir texte en-dessous)


Les photos sont tirées de ce site, où vous pouvez voir différentes écoles et ateliers dans le monde, ainsi que des livres, des sites internet, des articles pour aller + loin !

CLIC !
***

Je vous laisse découvrir ce texte de Loris Malaguzzi :

The child
is made of one hundred.
The child has
a hundred languages
a hundred hands
a hundred thoughts
a hundred ways of thinking
of playing, of speaking.
A hundred always a hundred
ways of listening
of marveling of loving
a hundred joys
for singing and understanding
a hundred worlds
to discover
a hundred worlds
to invent
a hundred worlds
to dream.
The child has
a hundred languages
(and a hundred hundred hundred more)
but they steal ninety-nine.
The school and the culture
separate the head from the body.
They tell the child:
to think without hands
to do without head
to listen and not to speak
to understand without joy
to love and to marvel
only at Easter and at Christmas.
They tell the child:
to discover the world already there
and of the hundred
they steal ninety-nine.
They tell the child:
that work and play
reality and fantasy
science and imagination
sky and earth
reason and dream
are things
that do not belong together.
And thus they tell the child
that the hundred is not there.
The child says:
No way. The hundred is there.

L'enfant
est fait de cent.
L'enfant a
une centaine de langues
une centaine de mains
une centaine de pensées
une centaine de façons de penser
de jouer, de parler.
Une centaine, toujours une centaine de
des moyens d'écoute
de s'émerveiller de l'amour
une centaine de joies
pour le chant et la compréhension
une centaine de mondes
à découvrir
une centaine de mondes
à inventer
une centaine de mondes
à rêver.
L'enfant a
une centaine de langues
(Et plusieurs centaines d'autres)

Mais ils en volent 99.
L'école et la culture
séparent la tête du corps.
Ils disent à l'enfant:
de penser sans les mains
de faire sans la tête
d'écouter et de ne pas parler
de comprendre sans joie
d'aimer et d'admirer
seulement à Pâques et à Noël.
Ils disent à l'enfant:
de découvrir le monde déjà là
et de la centaine
ils volent 99.
Ils disent à l'enfant:
que le travail et le jeu
la réalité et la fantasme
la science et l'imagination
le ciel et la terre
la raison et le rêve
sont des choses
qui ne vont pas ensemble.
Et ainsi, ils disent à l'enfant
que les cent ne sont pas là.

L'enfant dit:
Pas du tout. Les cent sont là.

***

ps: je suis sous Mac, j'espère que cette fois le message apparaîtra bien pour tout le monde !